Kindia : tenue d’un atelier de vulgarisation du contenu de la Loi d’Orientation Agricole (LOA)

Kindia : tenue d’un atelier de vulgarisation du contenu de la Loi d’Orientation Agricole (LOA)

A travers un décret officiel, le Président de la Transition, Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya, a promulgué le 25 mai dernier la Loi portant l’Orientation Agricole en Guinée. Un texte juridique qui a été préalablement examiné et adopté le 7 février 2024 par les Conseillers Nationaux de la Transition.

Ce document composé de 13 titres, 50 chapitres et 235 articles a pour objectif de faciliter le développement agricole et faire de la Guinée une puissance agricole.

Aujourd’hui, le défi actuel pour les organisations paysannes agricoles, les acteurs de la société civile et les communautés est de faire de cette loi un véritable outil de développement socio-économique, politique et culturel.

C’est dans cette perspective que ACORD Guinée et la CNOP-G, en collaboration avec le CODEC, ont organisé un atelier le samedi 29 juin 2024 à Kindia pour vulgariser les principales dispositions de la Loi afin d’assurer une mise en œuvre efficace et participative de ce texte.

Mamadi-Koivogui-Coordinateur-Adjoint-du-CODEC
Mamadi Koivogui Coordinateur Adjoint du CODEC

Ce document juridique répond à plus de 80% des aspirations des populations paysannes, selon Mamadi Koïvogui, Coordinateur Adjoint du CODEC (Collectif des Organisations de Défense des droits des communautés impactées par les projets de développement en Guinée) :  « Il faut dire que cette loi est une avancée significative dans le cadre de la gouvernance agricole dans notre pays. Pour rappel, c’est un instrument juridique dont la mise en place était attendue depuis quelques années, qui relève bien évidemment du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Donc le CODEC que je représente ici a été pleinement impliqué dans l’amélioration du document afin de s’assurer que le contenu prenait en compte l’ensemble des aspirations légitimes des populations paysannes, ce qui n’était pas le cas dans les premières lois. C’est ce que nous avons réussi à faire à collaborer de manière très proche avec les ministères concernés pour parvenir à un document consistant, consolidé et répondant aux aspirations de notre entendement et à l’entendement de la population locale pour lesquelles nous défendons. Pour le contenu, je ne peux pas revenir sur tous ces détails, mais je peux vous assurer que le contenu répond à plus de 80% des aspirations des populations paysannes ».

Mamadou-Goita-Directeur-Executif-de-lIRPAD
Mamadou Goita Directeur Executif de lIRPAD

Cette Loi est l’aboutissement d’un long processus incluant toutes les parties prenantes. Le consultant malien, Mamadou Goïta, Directeur Exécutif de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives pour le Développement (IRPAD) basé à Bamako, est revenu sur les origines de son implication dans ce processus : « Personnellement, j’ai eu le privilège, à la demande de la société civile guinéenne, d’accompagner cette dynamique depuis près de trois ans, en contribuant dans les ateliers d’analyse mais aussi en reflétant un peu la perception par rapport au document lui-même, mais aussi et surtout en attirant l’attention sur les fondamentales sur lesquelles il faut travailler dans un tel processus. La Guinée a précisé dans le texte que les semences locales qu’elles soient des semences paysannes ou traditionnelles vont être valorisées.  Ça c’est une spécificité de la Guinée. Ensuite, quand on prend le dispositif institutionnel, c’est vrai que ça rentre dans le cadre des autres pays comme le Mali, mais il y a eu une précision de taille. C’est à dire, il y a un avantage en termes de nombre de participation de la société civile, mais aussi la société civile agricole de façon spécifique ».

Mme-Aissata-Yattara
Mme Aissata Yattara

 La Confédération des Organisations paysannes de Guinée collabore depuis quelques années avec l’ONG ACORD Guinée dans le cadre de la mise en œuvre de certaines d’activités en lien avec le collectif. Elle a été représentée dans cette initiative par Mme Aïssata Yattara. Pour elle, l’un des avantages de la mise en place de cette Loi est qu’elle prend certains aspects en compte, tels que le rayonnement, l’autonomisation et l’émancipation du monde paysan en Guinée : « La loi d’orientation agricole a beaucoup de dispositifs. Quand vous prenez le document de façon globale, il y a 13 dispositifs répartis en chapitres et en articles pour pouvoir accompagner le monde paysan dans la mise en œuvre de ses activités. L’esprit de cette loi, à mon avis, permet le rayonnement, mais également l’autonomisation et l’émancipation du monde paysan. Quand vous parcourez le document à travers le dispositif, toutes les dispositions qui sont décrites dedans vous allez vous rendre compte qu’elles sont là pour accompagner le monde agricole à se développer et améliorer ses conditions de vie ».

Mamady-Diaby-de-la-CNOP-G
Mamady Diaby de la CNOP-G

La rencontre a permis à certains participants de s’approprier du contenu de ce texte de Loi. C’est le cas de Mamady Diaby de la CNOP-G de la région administrative de Faranah. Ce dernier se dit très heureux d’avoir participé à cet atelier et promet de faire la restitution dès son retour auprès des siens : « Nous sommes très heureux que cette Loi ait vu le jour en Guinée. A travers sa lecture aujourd’hui, je me rends compte qu’elle traduit fidèlement la préoccupation des paysans. Il est donc de mon devoir maintenant d’aller à la base dans les radios communautaires, dans les organisations paysannes, pour lire et expliquer le contenu de cette Loi. Car la plupart des paysans ne comprennent pas le français. Donc il faut aller leur expliquer en langue pour être mieux orientés sur le terrain’’.

Avant de lever la séance, le Directeur-Pays de ACORD GUINEE, a tenu à féliciter et remercier les participants pour leur engagement inconditionnel pour la cause du monde paysan. M. Macky Bah se dit très séduit par cette motivation : « On a compris que ce n’est pas l’argent qui vous a fait venir ici, c’est la motivation d’apprendre et de comprendre et d’en faire de cet outil un instrument de travail pour aider la Guinée à avancer dans son agriculture. Encore merci une fois de plus à toutes et à tous et bon retour à vous dans vos familles respectives ».

Il faut rappeler que cette rencontre a été organisée sur financement de SMF, à travers le Collectif, avec la participation d’une quarantaine de personnes venues des organisations de la société civile, des organisations paysannes agricoles, des représentants des communautés, des techniciens et conseillers de la CNOP-G, des représentants de la coordination et les médias.

Compte rendu Aïssatou Diallo