À Kindia, du 27 au 28 avril 2025, ACORD-Guinée, en partenariat avec la CNOP-G et avec l’appui du CCFD-Terre Solidaire et du GRET, a organisé un atelier de renforcement des capacités à l’intention des producteurs agricoles et d’acteurs de la société civile. Pendant deux jours, 35 participants venus de divers horizons – organisations paysannes, ONG environnementales, médias, plateformes de concertation – ont uni leurs voix et leurs efforts pour comprendre, analyser et répondre aux effets du changement climatique en Guinée.
Un défi global, une réponse locale.
Face à l’urgence climatique, ACORD-Guinée s’est donné pour mission de rendre le changement compréhensible, mais surtout maîtrisable par les communautés rurales. Cet atelier a permis d’aborder les réalités concrètes du changement climatique à travers des exercices pratiques, l’étude de documents stratégiques comme la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) ou la Loi d’Orientation Agricole (LOA), et la présentation d’outils concrets d’adaptation.
Pour Ibrahima Soumaoro, responsable programme à ACORD-Guinée :
« Ce phénomène est une menace silencieuse mais bien réelle. En renforçant les capacités des producteurs, de la société civile et des services techniques de l’État, nous contribuons à bâtir une réponse nationale cohérente et durable. »
Les discussions ont également permis de croiser les expériences vécues dans les quatre régions naturelles du pays, mettant en lumière des réalités climatiques contrastées mais toutes alarmantes. Cette diversité a nourri un espace d’échange riche et stratégique.
Des ambassadeurs du climat engagés
Mme Émilie Leroux, du CCFD-Terre Solidaire, a salué l’énergie collective :
« Le dynamisme et l’engagement des participants étaient remarquables. Le changement climatique reste un concept flou pour beaucoup, alors qu’il frappe déjà de plein fouet les zones rurales guinéennes. Il est temps d’agir, car chaque action compte. »
Pour Mamadi Diaby, président de la COASP, l’atelier marque un tournant :
« C’est à nous, leaders paysans, de transmettre ces connaissances à nos communautés. Nous repartons comme des ambassadeurs du climat, porteurs de solutions et de messages d’alerte. »
Un message fort aux autorités
En clôture, Aboubacar Pastoria Sylla, vice-président de la CNOP-G, a rappelé avec force :
« Nos récoltes, nos moyens de subsistance, tout est menacé. Il est urgent d’agir collectivement : producteurs, autorités, partenaires techniques… nous avons tous un rôle à jouer pour préserver notre avenir. »
Au terme de cette rencontre, les participants sont repartis mieux armés pour affronter les bouleversements climatiques et sensibiliser leurs communautés. Ce sont désormais des relais d’espoir, prêts à impulser une dynamique locale d’adaptation et de résilience face à l’un des plus grands défis de notre temps.
Mamou, Guinée – 10 au 11 avril 2025. À l’initiative de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN-Guinée), avec l’appui financier du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD Terre Solidaire), l’ONG Association de Coopération et de Recherche pour le Développement (ACORD-Guinée) a organisé à Mamou un atelier national de renforcement des capacités sur les systèmes semenciers paysans. Cet événement a réuni 21 acteurs clés venus des quatre régions naturelles de Guinée, parmi lesquels des représentants d’Organisations de Producteurs Agricoles (OPA), de la société civile et des institutions agricoles nationales.
Des semences paysannes au cœur de la souveraineté alimentaire Animé par Anne Berson Dema, experte en systèmes semenciers, l’atelier a permis aux participants d’explorer les multiples enjeux liés aux semences paysannes : souveraineté alimentaire, protection de la biodiversité, résilience face aux changements climatiques, et indépendance vis-à-vis des systèmes industriels. Grâce à une approche interactive, les participants ont été informé sur le contenu des cadres juridiques (nationaux et internationaux), les pratiques de gestion des semences paysannes, ainsi que les stratégies de plaidoyer à adopter pour leur reconnaissance officielle.
Un plan d’action structuré en trois axes
Les travaux en groupes ont débouché sur la formulation d’un plan d’action national articulé autour de trois axes stratégiques : • Axe 1 : Renforcement des systèmes semenciers paysans dans les terroirs, avec la valorisation des savoirs locaux et l’amélioration de la qualité à travers des outils comme la « case vivante ». • Axe 2 : Veille et plaidoyer pour la reconnaissance juridique des semences paysannes dans les politiques publiques et leur protection contre la domination des systèmes semenciers industriels. • Axe 3 : Structuration du COASP-Guinée à l’échelle régionale et nationale, en mettant l’accent sur la communication interne et externe.
Structuration du mouvement semencier en Guinée
L’atelier a également servi de cadre à l’élection du comité de coordination du COASP-Guinée, composé d’un Réfèrent National, d’un chargé de communication et de quatre points focaux régionaux. Cette équipe est chargée de dynamiser le réseau, de suivre la mise en œuvre du plan d’action et de porter la voix de la Guinée au sein du Comité Ouest-Africain des Semences Paysannes. Les participants sont repartis avec des supports pédagogiques et techniques pour appuyer concrètement la gestion des semences paysannes dans leurs localités respectives.
Témoignages de terrain
Diaby Mamady, élu régional de Faranah et Référant National du COASP en Guinée, a salué l’approche de la formatrice : « Elle nous a partagé l’expérience du Mali sur les systèmes semenciers paysans et nous a offert des pistes concrètes pour rendre notre structure plus dynamique et efficace. C’est un honneur que mes pairs m’aient choisi pour représenter la Guinée. Si chaque année tu es obligé d’importer ta semence, tu n’as pas de souveraineté. Il faut produire soi-même pour être libre. »
Aminata Sada Diallo, productrice à Mamou et point focal COASP, a également exprimé son enthousiasme : « J’ai compris que les semences, c’est aussi une affaire de dignité. Quand une femme peut conserver et transmettre ses semences, elle transmet aussi son histoire. Cet atelier m’a donné les outils pour mieux mobiliser mon groupement et porter notre voix dans les débats agricoles. »
Une dynamique à poursuivre
Cette rencontre a consolidé une dynamique régionale portée par les acteurs de terrain, en synergie avec les partenaires techniques et financiers. Le soutien constant de l’ONG ACORD-Guinée a été particulièrement salué pour son rôle clé dans l’accompagnement des OPA sur les enjeux fonciers, juridiques, et de gouvernance agricole.
En conclusion, l’atelier de Mamou marque un tournant dans la lutte pour la souveraineté semencière en Guinée, avec un mouvement paysan plus structuré, formé, et prêt à défendre ses droits. La mobilisation se poursuit désormais sur le terrain, avec l’objectif clair de bâtir des systèmes alimentaires durables, équitables et respectueux des droits des paysan.ne.s.
Dans le cadre de ses activités de renforcement des systèmes semenciers paysans, ACORD-Guinée a organisé, le 8 avril 2025, une mission terrain sur deux sites de production : VIFAAB (quartier Énergie) et KOSSIMANKAN (Bordo), à Kankan. Cette initiative a été rendue possible grâce au soutien financier du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement – Terre Solidaire (CCFD-Terre Solidaire).
La mission a rassemblé environ 215 participant·es, dont des membres des Organisations Paysannes Agricoles (OPA) et des points focaux du Comité Ouest Africain des Semences Paysannes (COASP) pour la région de la Haute Guinée.
Parmi les invités, Madame Anne B. Dena, consultante agroécologiste venue du Mali, a apporté une expertise précieuse.
Deux temps forts ont rythmé la journée : • Une visite d’échanges sur les périmètres maraîchers, où les participant·es ont partagé leurs pratiques et savoirs sur la production et la gestion des semences paysannes. • Une séance de travail entre la mission et les points focaux du COASP régional. Les discussions ont porté sur :
le processus de mise en place du COASP en Guinée,
les interactions avec le cadre de concertation multi-acteurs régional,
les critères de sélection des membres,
le fonctionnement et les activités des points focaux.
ACORD-Guinée remercie chaleureusement tous les participant·es pour leur accueil, leur engagement et leur volonté commune de faire progresser les dynamiques locales autour des semences paysannes.